Le processus commence par une phase très intuitive: les couleurs se répondent comme dans une danse. Ensuite, j’entre dans une phase plus calme, où l’encre s’accumule par couches. Puis vient la rencontre avec le regard de l’autre, un moment qui peut être enrichissant ou déstabilisant. Il y a souvent des malentendus, mais cet écart entre l’intention et l’interprétation… c’est quelque chose qui me passionne vraiment.
Qu'est-ce que tu ressens pendant ton processus créatif ?
Je travaille avec l’image, souvent nourrie de vécu personnel ou de mémoire collective. Je m’intéresse à la façon dont on se construit au sein d’un groupe: comment on s’adapte, comment on se camoufle, comment on résiste. J’explore les questions d’appartenance et les traces que l’on laisse derrière soi, pas forcément visibles ou héroïques, mais subtiles et sensibles, comme un écho qui reste.
Quels thèmes et idées traversent ton travail ?
Quelle est ta résidence actuelle ?
Je suis en résidence aux Bains d’Huile, à Clermont-Ferrand, depuis trois ans, mais cela touche bientôt à sa fin. J’ai également fait des résidences à Ratisbonne et à Lviv, où j’ai rencontré des artistes ukrainiens. En juillet, je retourne vivre à Lyon et je prévois une résidence d'été en Pologne.
Je suis né à Clermont-Ferrand et j’ai étudié à l’ESACM. J’ai ensuite vécu un moment à Lyon, mais mes racines sont polonaises. J’ai également passé beaucoup de temps en Allemagne, à une époque où les tendances y arrivaient avant de toucher la France. C'était comme regarder le présent, mais un tout petit pas en avance.