Imaginer une idée est un moment incroyable. J’ai deux carnets spéciaux dans lesquels je note mes idées. Parfois, il me suffit qu’elles restent juste écrites ou dessinées en croquis. Je trouve mes références partout: pour l'écriture, je me tourne vers les discours politiques; pour les images, vers des moments romantiques dans la nature, quelque chose de simple.
Quelle est ta partie préférée du processus ?
Il s'agit d'une poésie interdisciplinaire : je couds, je peins à l'huile, je réalise des sculptures en métal, des vidéos, et j'utilise des matériaux trouvés — des feuilles, de la terre, du textile, de la céramique, etc. —, tout ce que je peux trouver.
Je m’intéresse également au latex pour sa texture et son histoire. Et bien sûr, j’écris ; l’écriture m’a souvent aidée à trouver les bons mots.
Quel est ton médium ? Quels matériaux préfères-tu ?
Dans les villages, les petits bars-tabac sont très populaires, importants et symboliques: les gens s’y retrouvent et discutent. J’aime l’art conceptuel, mais je choisis ces lieux pour créer une communication simple et accessible. Il est intéressant d’ajouter de l’humour aux discours politiques et de réfléchir à ces conversations.
Qu'entends-tu par « symboles populaires » ?
Mon art est une forme de poésie et de conversation politique. Il peut prendre beaucoup de formes différentes. J’ai envie de rendre hommage à ce qui est caché, discret, difficile à voir. J’aime choisir des symboles populaires, comme les pommes ou les bouteilles en verre, par exemple.
Quels thèmes et idées traversent ton travail ?
Je suis née à Clermont, j’y ai fait mes études d’art et je me suis installée à Paris. J’ai effectué un stage de résidence de six mois en Creuse, à La Métive. J’ai ensuite enseigné les arts plastiques aux enfants de 11 à 15 ans dans un collège pendant deux ans.